Tous deux issus de familles agricoles, férus de génétique laitière et diplômés de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec à La Pocatière et de l’Université Laval, Joachim Gagnon et Émilie Benoît pourraient s’asseoir sur leur seule expertise pour mener leur entreprise, mais le couple démontre une qualité entrepreneuriale essentielle : savoir s’entourer. Il et elle savent cultiver de bonnes relations, à commencer par celles impliquées dans le transfert de l’entreprise familiale des parents de Joachim, Monique Lebel et Daniel Gagnon. Complété en 2015, les repreneurs auront pris sept années pour le rachat complet de la ferme laitière, qui compte aujourd’hui un quota de 235 kilos de matière grasse journalière, 300 têtes et 260 hectares cultivés.

En 2019 et au moyen d’une formule prêteur-vendeur, Joachim a fait l’acquisition d’une ferme voisine sans relève, Ferme Donavie, laissant Émilie unique actionnaire de Darnoc Holstein. En 2023, quand une terre de 49 hectares est venue sur le marché pendant quelques heures, cette occasion d’affaires a testé les excellentes relations qu’entretenait la ferme avec ses institutions financières. Ces deux exemples montrent le propre des meilleurs entrepreneurs : savoir saisir des opportunités.

Émilie et Joachim visent l’équilibre entre leurs occupations agricoles, leur famille de quatre filles âgées de 4 à 13 ans et leur qualité de vie, mais également l’équilibre au sein des objectifs de l’entreprise – la conformation des sujets Holstein, la haute production laitière, l’efficacité du travail et les plus grands honneurs comme de viser un titre de maître-éleveur ou d’amener un sujet dans des expositions agricole de classe mondiale.

En bons chefs d’entreprise, les deux partenaires multiplient leurs sources d’information pour confronter leur vision aux nombreux aléas qui la mettent à l’épreuve. Il faut souligner qu’Émilie, avant de s’amener à la ferme, a travaillé pour Valacta (maintenant Lactanet) et la coopérative Agriscar (maintenant Unoria Coopérative). Joachim entretient aussi un bon réseau de contacts par son implication comme administrateur chez Unoria et administrateur à la Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) du Côteau, un regroupement qui permet à la ferme de sabrer ses coûts de machineries et de compter sur des équipements performants parfois opérés par des ressources humaines partagées entre les membres. Dans un souci d’amélioration constante, la ferme compare ses performances à celles des autres quand des outils et des données existent, cela dans un seul but : profiter d’une saine émulation.

On dit parfois que c’est dans l’adversité que se révèle la détermination – Émilie et Joachim ont eu leur large part de défis, à commencer par un accident de Joachim en 2005, du quota acquis au compte-gouttes en 2008 qui a rendu les marges de profit encore plus serrées et un épisode de mammites à Klebsiella et E. coli ayant emporté 23 vaches. Toujours, ils ont su traverser ces épisodes avec brio.

Aujourd’hui, la ferme en traite robotisée se démarque de multiples façons : en ayant trait ses vaches trois fois par pendant cinq ans avant l’arrivée des automates, en utilisant des épandeurs de chaux et d’engrais et un pulvérisateur de précision au champ et en luttant contre l’érosion et la perte de matière organiques des sols par des engrais verts et des couverts automnaux de blé et de seigle.

Félicitations à Darnoc Holstein, finaliste au Concours Jeunes Agriculteurs d’Élite 2025!

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