2022-Caroline Allard et Sébastien Francoeur – Notre-Dame-du-Bon-Conseil

Caroline Allard a repris seule la relève de la ferme familiale à 23 ans, réussissant ensuite
à doubler la production de l’entreprise laitière située à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, au
Centre-du-Québec.

C’est le frère aîné de Caroline qui est présagé comme la relève officielle de la ferme. Un
accident de route mortelle à l’aube de ses vingt ans change les plans et incite Caroline à
volontairement aider ses parents à l’étable. L’amour de l’agriculture s’empare ensuite
d’elle. Ses parents lui offrent 50 % des parts de la Ferme Gerluda à 23 ans, soit après ses
études en agriculture à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, campus de
Saint-Hyacinthe. La première responsabilité que son père lui lègue est la comptabilité.
Avoir l’œil sur les chiffres lui permet alors de constater les faiblesses à corriger.
Rapidement, avec son père, qui est son mentor, elle améliore le confort des vaches, la
tuyauterie du système de traite, le débit d’eau destiné aux vaches, la ventilation, etc. Elle
fait notamment l’acquisition de robots de traite et d’un système à ration totale mélangé
« afin d’obtenir une ration toujours sur la coche ».

En quinze ans elle a fait passer le quota de production laitière de 50 kg à 94 kg et le
comptage des cellules somatiques de 335 000 à une moyenne de 140 000. L’amélioration
de la qualité du lait la rend particulièrement fière, puisque cela lui a procuré une
distinction comme éleveuse en plus de recevoir la prime de près de 400 $ par mois qui est
associée au faible comptage des cellules somatiques. Cette progression globale, elle la
doit à sa détermination de fer, à son père mais aussi à toutes ses conseillères. Car autant
au champ, en nutrition, en soins vétérinaires, qu’en finances, Caroline Allard n’est
conseillée que par des femmes. Elle apprécie cet élément qui lui prouve que les femmes
ont autant leur place que les hommes, dit celle qui détient maintenant seule 100 % des
parts de la Ferme Gerluda.

Chaque détail compte pour Caroline Allard qui, par exemple, est très stricte sur la
biosécurité. Elle déplace les animaux destinés à l’abattoir près de la porte afin d’éviter
que les transporteurs entrent dans l’étable. La structure des robots de traite est lavée
chaque jour, matin et soir, assure-t-elle. En 2015 elle a acheté une autre terre et met en
service une érablière de 2000 entailles, un projet qu’elle démarre cette fois avec son
conjoint Sébastien Francoeur qui travaille à l’extérieur dans une compagnie d’excavation.
Elle regarde ses enfants s’impliquer à la ferme avec le sourire, « je suis fier d’être la 3e
génération de la Ferme Gerluda. Mes grands-parents trouveraient ça beau. Mon frère
aussi », dit-elle.

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